Portrait-robot de l’ado connecté, version 2014

Des ados sensibilisés au like
Des ados sensibilisés au like

L’an passé, nous avions dressé le portrait-robot d’un ado connecté, après avoir passé une journée avec des classes de 4e dans uin collège près de Rouen : nous avions alors rencontré des ados consommateurs, passant beaucoup de temps en ligne sans forcément maîtriser les paramètres de protection de la vie privée, avec des parents au rôle un peu flou. Les frontières ont-elles bougé en un an ? Comment la vie numérique des ados a-t-elle évolué ? Pour le savoir, Ados 3.0 est retourné dans le même collège, près de Rouen, et a passé la journée avec des classes de 4e au cours d’une séance de sensibilisation aux usages du Net faite par Nadya Benyounès, chargée de mission Tice au CRDP de Rouen.

Il y a au final peu de différence entre un élève de 13 ans en 2013, et un élève de 13 ans en 2014. Le rôle des parents est toujours aussi flou, et les ados passent toujours autant de temps en ligne.

Toutefois, trois éléments ressortent de cette journée avec ces classes, représentant environ une centaine d’élèves.

Premièrement, contrairement à ce que soulignent quelques études récentes, environ 90% des élèves de ces classes de 4e sont inscrits sur Facebook, qui reste le réseau sur lequel ils passent le plus de temps. Facebook demeure le réflexe de connexion, avec Youtube pour les vidéos, dont ils connaissent toutes les stars. Que font les ados sur Facebook ? Ils likent des photos, et se contrefichent de voir des pubs s’afficher en fonction de leur historique de navigation. « C’est pas grave ! » et « De toutes façons, on peut rien y faire » sont leurs réponses fétiches.

Deuxièmement, deux applis ont fait une percée incontestable dans leur univers : Snapchat et Ask. Tous n’y sont pas, mais de plus en plus les connaissent, tandis que l’an passé, c’est Twitter qui était dans ce rôle de réseau en phase de découverte. Et contrairement à ce que les adultes pourraient penser, ils ne sont pas dupes : ils savent très bien que le côté éphémère de Snapchat n’existe pas, et que des captures d’écran sont possibles. « Sur Snapchat, on discute avec des photos. De toutes façons, on  est habitués, sur Facebook, c’est pareil, tout le monde peut voir les photos. »
De même avec Ask, un réseau qui arrive avec une certaine réputation, voire une réputation certaine : « Plein de gens se sont suicidés à cause de Ask », « Ask, ça sert à humilier les gens » expliquent ceux qui connaissent. Sur la centaine d’ados, environ 40% étaient déjà allés faire un tour sur le site, sans nécessairement s’en servir régulièrement.

Enfin, dernier point : deux verbes ont fait leur apparition dans le vocabulaire de ces ados, deux verbes qui en disent long sur l’orientation que prend le numérique : « monétiser » et « sponsoriser ». Certains, sans trop savoir de quelle manière, ont entendu parler de vidéos sur Youtube qui auraient enrichi leurs créateurs. Souvent, le « like », qu’il soit celui apposé sur une page Facebook ou une vidéo Youtube, est confondu avec « argent ». « Quand on like, ça donne de l’argent à Facebook ».

Une réflexion sur « Portrait-robot de l’ado connecté, version 2014 »

  1. Articles très intéressants surtout pour une grand’mere qui ne connait pas grand chose sur le numérique qu’elle aime bien quand même….

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